Par où commencer lorsque l’on débute au tennis ? Partie VII : Comprendre le mental au tennis (1/2)

Cette année, Les Déchaînésla plateforme qui permet de réserver un terrain de tennis en 30 secondes et sans engagement, ont la volonté de vous accompagner dans votre progression. C’est la raison pour laquelle ils se sont démenés pour trouver un consultant qui, au fil de votre saison tennistique, vous donnera tous ses conseils pour vous améliorer…

Avec plus de 40 ans de tennis en compétition derrière moi pour environ 1200 matchs joués, un meilleur classement à 0 pendant 5 ans, 5 livres écrits sur la pédagogie du tennis, une carrière de volleyeur en Nationale et même en Pro B pendant 2 ans à Chaumont et 26 ans dans l’Education Nationale en tant que professeur agrégé de Physique-Chimie, mon vécu, ma formation et ma réflexion peuvent être utiles aux joueurs de tennis occasionnels comme confirmés. En effet, plus de 11000 joueurs me suivent sur mon blog Youtube, Facebook ou Instagram pour recevoir des conseils et progresser au tennis. Dans les semaines et mois à venir, vous pourrez retrouver tous les 15 jours mes conseils pour progresser au tennis rapidement. Aujourd’hui, nous vous proposerons de nous pencher sur le mental au tennis.

S’il y a un domaine qui n’est pas travaillé, voire qui fait peur, parmi les 6 briques de la performance que sont la technique, la tactique, le physique, le psychique, l’hygiène de vie et la mentalité que vous pouvez voir en détail dans cette playlist en cliquant ici, c’est bien le psychique. Pourtant, le simple fait de réfléchir à ses comportements, ses peurs, ses forces personnelles, se connaitre mieux pour anticiper ses émotions et ses réactions face aux événements sont des éléments de travail psychique. Le confinement actuel est l’opportunité de prendre du recul et faire fonctionner sa vidéothèque tennistique mentale.

Repenser aux 2 meilleurs matchs que vous avez fait sur la dernière année et noter les éléments qui ont permis cet état de grâce que vous avez connu, ce n’est pas simple comme exercice mais c’est incroyablement puissant. Quel était votre état d’esprit à la période de ce match ? Quelles étaient vos sensations ? Quel était votre état intérieur, calme, serein, excité, enragé ?

Faites la même chose pour vos 2 pires matchs des 12 derniers mois et réalisez la même réflexion en cherchant à voir les différences. Cela pouvait venir de votre adversaire qui ne vous convenait pas, mais pour quelle(s) raison(s) ? Ou alors cela vient de vous, de votre état d’esprit, de votre préparation psychologique pour ce match.

Article blog mental

Pour mieux comprendre l’influence de votre mental nous allons lister le top 10 des compétences psychologiques au tennis.

Tout le monde a rencontré une situation où les choses basculent : on entend « c’est le tournant du match, ça part de là » où un point important sauvé est le début d’un autre match.

Dans chaque match, les aspects psychologiques sont essentiels pour déterminer la direction des grandes décisions. C’est dans ces moments importants que se manifestent positivement ou négativement ces aspects.

Les conséquences sont lourdes : plaisir ou pas, beau jeu ou pas, victoire ou pas. Alors, quelles sont les principales compétences psychologiques qu’un joueurde tennis devrait avoir pour devenir un joueur différent ? Nous devons tenir compte des modèles de comportement appris et des caractéristiques individuelles qui changent au cours du temps. Toutes les compétences peuvent donc être développées et modifiées.

Mais après tout, qu’est-ce qu’une compétence psychologique ?

Les compétences sont des qualités à obtenir. Comme les compétences physiques et techniques, les compétences psychologiques ont besoin de temps. La pratique, la répétition et la connaissance font que vous pouvez améliorer la performance et avoir des résultats plus réguliers. Toutes les compétences que nous allons énumérer ci-dessous peuvent être développées pour le long terme et peuvent même être transférés à la vie de tous les jours.

Compétence psychologique #1 : La balance émotionnelle

Le sport de compétition est peut-être l’un des rares phénomènes sociaux où les émotions fluctuent brusquement. Développer l’équilibre émotionnel est essentiel pour un joueur de tennis. Un coup miraculeux peut apporter joie et confiance instantanément. Une erreur peut provoquer une avalanche de sentiments négatifs et conduire à la défaite.  La tension accrue fournit des émotions négatives comme la colère, la frustration et la peur. Par conséquent, on peut déclencher des problèmes au cours du jeu, y compris la tension musculaire et la déconcentration, ce qui fournit des distractions, une lenteur de réflexion et d’exécution entre autres.

Solution :

Utilisez le temps entre les points en votre faveur. Environ 70% du temps au tennis n’est pas du jeu. Entre les points, les 20 secondes peuvent grandement vous aider à réduire votre fréquence cardiaque et l’anxiété. Détendre les muscles des bras, respirez profondément. On peut déceler la phase juste après le point joué pour l’évacuer et faire « reset » et la phase juste avant le point futur pour se préparer. Savoir utilisez ce temps de non-jeu devient favorablement essentiel.

Compétence psychologique #2 : La concentration

Nous entendons toujours quelqu’un dire « concentre-toi, reste concentré ». Vous savez ce que c’est ? Dans les sports, se concentrer est un aspect important pour une bonne performance.  Les interactions dans le tennis sont rapides avec les services, le retour, les échanges des balles, de sorte que la concentration est une capacité très influente. Au tennis, il est vital. D’ailleurs, c’est un des rares sport où le public doit être silencieux.

Une capacité cognitive nous permet de reconnaître le monde autour de nous par les sens (vue, toucher, odorat, ouïe, goût). Par conséquent, pour réaliser les événements qui nous entourent, nos cerveaux utilisent l’attention.

Notre environnement est entouré par divers stimuli qui aiguisent notre perception, et l’attention sélectionne et code une partie de ce qui nous intéresse sur le moment. Lorsque nous nous limitons à quelques stimuli, nous utilisons la concentration qui n’est rien de plus que de payer plus d’attention à ce qui est pertinent pour nous à un moment précis. Autrement dit, la balle, l’adversaire, les pensées et les sensations corporelles. Quand vous entendez quelqu’un parler de concentration, imaginez un faisceau de lumière éclairant une zone sombre, vous pouvez tout voir mais plus particulièrement cet endroit éclairé.

Le manque de concentration dans certains moments de jeu est l’une des plaintes les plus fréquentes que les psychologues du sport entendent non seulement pour les joueurs de tennis, mais chez les athlètes de différents sports (exemples : comment se concentrer et ne pas penser à la foule, à un problème personnel, etc).

Solution :

Souvent, les joueurs se remémorent des fautes, pense à elles pendant de longue période et oublient de se concentrer sur le «ici et maintenant. » Les rituels aident beaucoup à rester concentré. Ou bien ne pensez qu’aux aspects pertinents liés à l’exécution des tâches comme bien bouger, dire « tic » au rebond et « tac » à la frappe afin d’occuper le cerveau de contrôle et se laisser jouer. Gardez des pensées positives pour éviter d’éparpiller ses pensées avec des émotions négatives favorise la concentration

Compétence psychologique #3.       La persévérance

Les pertes peuvent enseigner plus que les victoires. Il n’y a pas longtemps, Novak Djokovic était perdant contre Rafael Nadal et Roger Federer. Dans plusieurs interviews, il a dit qu’il a beaucoup appris de ses défaites. Ce fut son principal carburant pour développer, étudier ses erreurs et obtenir la confiance nécessaire pour persévérer. Certains opposants sont plus que des rivaux, ils peuvent indirectement fournir les conditions pour l’évolution d’un athlète.

Vous continuerez à entretenir votre progression si vous trouver le positif dans les défaites. Si pour vous la perte d’un match est équivalente à un échec, vous ne gagnerez jamais la bataille de la confiance avec ce genre de croyance. Avoir la capacité d’apprendre beaucoup plus dans une défaite que dans une victoire est une grande qualité car lorsqu’on perd une bataille, on ne perd pas forcément la guerre.

solution

Votre devise devrait être « Gagner ou perdre, peu importe, je vais prendre un autre pas en avant dans la recherche de mon évolution ». La progression est indépendante de l’issue d’un seul match. Retenez ces citations :

Nelson MANDELA : « Je ne perd jamais, soit je gagne soit j’apprends »

Dorian MARTINEZ : « La défaite n’est pas l’échec. L’échec, c’est de ne tirer aucun enseignement de la défaite. »

Winston CHURCHILL : « La réussite est l’aboutissement d’une succession d’échecs » et aussi « Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal, c’est le courage de continuer qui compte. »

Lao-Tseu « L’échec est le fondement de la réussite »

Nick CLEASON « La réussite est l’accumulation d’échecs, d’erreurs, de faux départs, de confusions et la volonté de continuer malgré tout . »

Thomas EDISON : « Je ne me décourage pas, car chaque tentative infructueuse qu’on laisse derrière soi constitue un autre pas en avant vers la réussite. »

Compétence psychologique #4 : La résistance à la pression et à l’adversité

Avoir de l’anxiété dans les moments difficiles, une balle de jeu, la perte d’un jeu, une balle de match, ou essayer de renverser un score défavorable, tenter de prendre le servir de l’adversaire quand on vient de perdre le sien, sont des comportements typiques qui exercent une pression sur le joueur.

Si avant le début d’un jeu, vous vous sentez anxieux, agité, inquiet de ce qui pourrait arriver d’inattendu, si ces sentiments se développent au point de devenir craintif et de ne pas développer pleinement ses capacités, vous avez une résistance à la pression qui a une marge de progression. Accepter que l’anxiété est inévitable dans la compétition et savoir que l’on peut jouer avec elle est une compétence essentielle pour reprendre le contrôle psychologique à la suite d’événements ou de distractions inattendues. La peur est une émotion humaine naturelle qu’il est possible de contrôler.

Comme pour la technique ou la tactique, l’entrainement est le meilleur allié du joueur car il peut transférer ce qu’il voit en entrainement pendant la compétition Même les grands génies du tennis à un moment donné dans leur carrière, ont eu des obstacles et des accidents et ont dû les surmonter. Cette caractéristique est appelée résilience, un terme qui, comme le mot stress vient de la physique et que la psychologie emploie pour désigner la personne qui peut surmonter l’adversité, résister aux pressions.

Solution :

Prenez une respiration profonde entre les points, avant de servir et quand vous vous sentez agité ou distrait. Attendez de retrouver le calme intérieur avant de reprendre le point sans perturber la continuité de jeu bien sûr.

Retenez qu’avoir des émotions est totalement normal, elles arrivent comme on entend une moto arriver, il suffit de la laisser passer au lieu de la prendre en plein fouet. Rafael NADAL disait « Il n’y a aucun joueur dans le monde qui n’est pas nerveux avant un match. Surtout lors des matchs importants. Mais il faut faire avec. »

Compétence psychologique #5 : La confiance

Avoir confiance en vous et votre équipe est une compétence qui doit être développée. Qui ne la possède pas peut difficilement se débrouiller dans le tennis. La confiance en soi est différente de l’arrogance, la confiance c’est de comprendre que vous possédez des qualités mais que vous avez conscience de vos limites. Il est primordial d’être en mesure d’utiliser ses qualités dans les moments négatifs et de repousser ses limitations dans sa formation.

Apprendre de ses défaites est une leçon importante, mais apprécier et profiter des victoires est également un comportement qui stimule la confiance en soi. Partagez votre bonheur avec ses coéquipiers est une attitude qui vous aidera à la développer. En temps de crise et d’adversité, il est nécessaire de se rappeler le sentiment de la victoire, le plaisir vécu d’atteindre un objectif. Pensez positif, avoir une attitude positive, verbaliser des choses positives est aussi important dans la formation que la compétition.

Ces actions se répercutent dans notre corps, ce qui le rend plus détendu et équilibré pour effectuer les mouvements nécessaires. Corps et l’esprit sont reliés entre eux et, par conséquent, les attitudes négatives se reflètent aussi dans notre corps. Il en résulte, entre autres, une diminution de la performance.

En compétition, plus vous êtes face à l’adversité, plus positive doit être votre attitude pour construire votre confiance et votre estime de soi. Très souvent, les joueurs de tennis trouvent la victoire en match comme la réussite suprême, leur confiance y est directement liée alors que le plus important est l’attitude au cours du jeu. En effet, le résultat n’est pas toujours intimement lié à l’attitude, il y a des jeux que vous gagnez en jouant mal et d’autres que vous perdez en jouant bien.

Solution :  

Une stratégie qui peut aider est le dialogue intérieur positif, non seulement dans les moments difficiles, mais aussi dans les moments positifs. Dans le dialogue intérieur, l’objectif est d’aider le joueur de tennis à écouter et à contrôler ses pensées.

Comme le corps et l’esprit sont connectés, le bodylangage (langage du corps) est également important pour ne pas déclencher un esprit négatif (ne pas baisser les épaules, éviter les discussion interne à voix haute, les petits gestes de motivation comme le poing fermé…)

Voici les 5 premières compétences psychologiques au tennis. Nous reviendrons sur les 5 dernières la semaine prochaine dans la deuxième partie de l’article.

A suivre…