Où en est le tennis français ? Le point sur Benoît Paire et Adrian Mannarino

Pendant deux semaines, vos Déchaînés préférés vont vous proposer chaque jour leur regard sur les joueurs français, leur carrière, leurs succès, leur actualité et leur dynamique. Durant ces derniers jours, nous allons nous intéresser aux “autres” frenchies plus jeunes ainsi qu’à la Next Gen. Aujourd’hui, Benoît Paire et Adrian Mannarino sont à l’honneur.

 

Benoît Paire, 30 ans, 24ème à l’ATP :

Benoit Paire

© Returnwinner

Comme pour beaucoup de joueurs français, la carrière de Benoît Paire nourrit des frustrations auprès des observateurs de la planète tennis. L’Avignonnais d’1m96 est un joueur paradoxal. Extrêmement talentueux, il est véritablement capable d’être brillant comme très mauvais. Une qualité de première balle très percutante, un revers à deux mains très précis considéré comme l’un des meilleurs du circuit, un toucher exceptionnel : Benoît Paire a de nombreuses armes qui lui ont permis de s’approcher du très haut niveau.

Son mental l’empêche d’aller plus haut

Showman, il a quelques faits d’armes à mettre en évidence. Voici les principaux :

  • Trois titres en ATP 250 à Bastad, Marrakech et Lyon (les deux derniers cités l’ont été en 2019).
  • Cinq finales perdues (dont une en ATP 500, à Tokyo).
  • De nombreux titres sur les circuits Challenger et Future.
  • Huitièmes de finale en Grand Chelem à quatre reprises, dont deux fois cette année.
  • Demi-finaliste en Masters 1000 à Rome.

Ses qualités lui ont permis d’atteindre le 18ème rang mondial en 2016, à 27 ans. Mais le français est un joueur à part, et pas uniquement par son jeu. Son mental, très friable, est la raison pour laquelle la carrière de Paire est source de crispation chez la plupart de ses supporters. Entre jets de raquette, débordements fréquents, insultes, caprices, cris, commentaires (sur et en dehors du terrain) et comportements irrespectueux à l’égard d’autres joueurs, Benoît Paire s’est forgé une réputation tout autour du globe. Et forcément, lorsque le mental ne suit pas, le jeu en est directement impacté. Joueur ayant commis le plus grand nombre de doubles fautes en 2019, et ce malgré sa grande taille, il a su s’attirer les foudres d’une grande partie des observateurs, dont beaucoup de français. Mais à l’instar de ce que l’on éprouve pour Nick Kyrgios, on ne sait pas si l’on doit en rire ou en pleurer. 

Que peut-il espérer pour 2020 ?

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© Morgan Letot

24ème au classement ATP en ce début d’année 2020, le français n’a presque aucun point à défendre avant Roland-Garros, hormis son titre à Marrakech. Plutôt bon en ATP Cup, avec des victoires sur Nicolas Jarry et Dusan Lajovic, son mental l’aura malheureusement une nouvelle fois lâché. Totalement souverain pendant près de deux sets contre le double finaliste en Grand Chelem, Kevin Anderson, le français a complètement craqué. Plusieurs balles de matchs manquées, de nombreux breaks en sa faveur puis à nouveau des insultes envers un spectateur trop bruyant à son goût, Paire aura réalisé un match qui résume à merveille sa carrière.

Défait dès le premier tour en Australie, et dans tous les Masters 1000 ayant précédé Roland, il aura l’occasion d’essayer d’atteindre son meilleur classement en carrière si sa tête le lui permet. Son comportement en fin de saison dernière n’invite pas à l’optimisme mais il existe toutefois quelques motifs d’espoir : il s’est déjà bien repris en disposant du récent vainqueur des Next Gen Finals Jannik Sinner au premier tour du tournoi ATP 250 d’Auckland. À suivre.

 

Adrian Mannarino, 31 ans, 43ème mondial :

Adrian Mannarino

A l’inverse de son compatriote Benoît Paire, Mannarino est plutôt du genre discret. Le gaucher, au style de jeu plus que atypique, a réussi à maintenir un certain niveau de jeu et une régularité dans ses performances depuis plusieurs années. Entre la 60ème place et la 22ème depuis 2013, il a su faire preuve d’une constance impressionnante pour se maintenir au haut niveau. Sur le circuit Challenger, il aura eu une carrière parallèle et son palmarès est composé de treize titres Challenger. Sur le circuit principal, le parisien aura eu moins de réussite mais a tout de même connu des résultats intéressants :

  • un titre en ATP 250 en 2019, aux Pays-Bas;
  • huit finales perdues (deux en 2019), dont une en ATP 500 face à Goffin;
  • trois huitièmes de finale à Wimbledon, dont deux perdus face à Federer et Djokovic. Son premier huitième de finale perdu en 5 sets, en 2013, face à Kubot, 130ème mondial à l’époque (le français était mieux classé), reste une vraie déception ;
  • un quart de finale en Masters 1000, à Toronto.

Que peut-il espérer pour 2020 ?

Adrian Mannarino Serve

© Ben Gauger

S’il a connu une saison 2019 très mitigée, et notamment en Grand Chelem, le français de 31 ans aura tout de même les points de sa victoire à Bois-le-Duc et de ses deux finales à défendre. Espérons pour lui qu’il parvienne à conserver ses points glanés sur ces tournois et à enregistrer de meilleurs résultats en Masters 1000 et en Grand Chelem en 2020.

Ayant commencé la saison 2020 avec six défaites de rang, on peut espérer qu’il engrange de nombreux points sur les premières semaines pour se rapprocher de son meilleur classement. A l’entrainement à Paris avec son ami Grégoire Barrere, il espère réaliser un meilleur début de saison que l’année passée. Malheureusement pour lui, son premier tournoi de la saison n’incite pas au positivisme. Défait dès le premier tour contre le fantasque Bublik, il n’aura pas démarré sa préparation de la meilleure des manières.

 

Demain, nous terminerons cette série d’articles avec un focus sur Jérémy Chardy, Pierre-Hugues Herbert et la Next Gen. Avec Les Déchaînés, Libérez votre jeu !


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